La chose la plus difficile à vivre lorsqu’on accompagne une femme dans son travail, c’est l’impuissance. Notre incapacité à lui donner un répit, à en faire un bout pour elle, à diminuer sa douleur. L’énergie déchainée, surhumaine des dernières heures de travail, qui transfigurent complètement les femmes qui la vivent. L’angoisse que cela fait naître chez le/la partenaire, qui n’est pas familier avec cette intensité. Bien des partenaire deviennent anxieux quand, au milieu de cette douleur et des réactions qu’elle suscite chez elle, ils/elles ne reconnaissent pas plus leur femme. Ce sentiment, couplé à la frustration de ne pas avoir de prise sur ce qui se passe, ni parfois de lien de confiance avec le personnel hospitalier, les rend très vulnérables. Bien des infirmières, sages femmes, accompagnantes périnatales peuvent le confirmer: il n’est pas rare que la demande de péridurale viennent du conjoint.e , qui n’en peut plus. Pendant le travail, à sa manière le père/la deuxième mère franchit lui aussi les mêmes étapes que sa femme: apprendre à avoir confiance, reprendre courage, ne pas attendre des solutions toutes faites de l’extérieur mais les créer ensemble et laisser le se faire. Le fait d’accepter, avec elle, de traverser ce que le travail aura de plus difficile pour lui/elle, en s’oubliant pour la soutenir, renforcera le lien qui existe entre eux. Lorsque le/la conjoint.e se sent nerveux ou intimidé, il pourrait s’arrêter un instant, respirer, reprendre contact avec lui/elle même, avec ses propres émotions. Le fait d’en prendre conscience calmera de moitié sa fébrilité. Il/elle pourra toucher moins, et se rappeler que plus de calme et moins gestes soulageront probablement beaucoup plus. Quand il/elle se sentira prêt, il/elle pourra commencer par déposer ses mains sur un endroit moins vulnérable, moins central, comme les jambes ou les épaules. Il/elle pourra les laisser là sans bouger afin de sentir la respiration de sa femme, jusqu’à ce qu’il/elle la sente confortable en leur présence. Lorsque le contact sera fait, il sentira s’il doit bouger ou non, en suivant son instinct et ses signaux à elle.
⋒Ocean de tendresse
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